Lors des longues sorties, il faut savoir voir le côté positif des choses. En l’occurence, les conditions défavorables musclent le mental.
Ce samedi 4 Mai, le CC Orchies organise son BRM 400 sur le classique parcours « Pays de Bray ».
Levé à 4h, un peu anxieux car j’ai des doutes sur l’état de mon biclou qui vient juste de sortir de convalescence de chez mon vélociste préféré. Je croyais
que les roulements de pédalier étaient morts mais c’était un problème de jeu de direction et de rayons qui frottent… on verra bien.
La météo prévoit l’enfer: froid, pluie, orages de grèle, vent du nord à plus de 50 km/h…. on verra bien.
Je charge le vélo dans la voiture sous la pluie. J’arrive à 5h10 sur le parking bondé de la salle Stablinski, le gars devant moi vient de prendre la dernière place.
Je trouve une place dans un lotissement et décharge mon vélo… il pleut encore.
Je me rend à l’inscription à vélo et croise un copain qui sort de son camping car. Je m’arrête pour le saluer et oublie de déclipser mes cales. Et paf! gamelle… ça continue.
Année de PBP oblige, nous sommes 46 inscrits sur le 400. Certains n’ont pas eu l’occasion de peaufiner leur entraînement, ils savent qu’ils vont en chier.
Je croise mes habituelles relations cyclotouristiques dont 3 collègues de travail… Petit café et biscuits et c’est déjà le départ. 6h.
Il fait assez clair pas forcément besoin d’allumer la lampe avant mais chasuble et éclairage arrière sont de mise.
Le peloton s’élance avec un vent favorable. 8h la pluie faiblit, on éteint les lampes arrière pour économiser les piles et on continue vers Maricourt.
Ceux qui sont sur le 200 nous quitte au carrefour du chant du coq.
Premier contrôle à Bray sur Somme, puis le peloton se scinde en plusieurs groupes plus petits. Je me retrouve avec mes copains du BAZ, des cyclos de Drocourt…
Orage de grêles avec fort vent de côté, mais que ça pique. On me dira que la température a chuté de 11° à 3° après l’orage. Un vieux cyclo me dit que l’avantage de la grêle sur la pluie c’est que ça rebondit donc ça ne mouille pas!!!!!
Arrivée à Songeons sous le soleil (ça luit dans l’eau). Coca et sandwishes. Ceux qui n’ont pas prévu assez à manger se ravitaillent au Coccinelle du coin.
Au départ du second contrôle, nous formons une petite équipe avec les copains Eric et Manu de Carvin, ce qui nous permet d’avancer plus efficacement face au vent qui devient franchement défavorable: un vent à plier une éolienne! (photo à suivre). On navigue maintenant à la lisière de la grêle. Au bout d’une heure nous sommes rejoint par un autre groupe tiré par le grand Johan des Cyclanthropes. Impossible de prendre un relais, seul Eric collabore avec Johan. Le nouveau groupe finit par exploser et Johan attend ses copains.
Nous continuons à 5: mes 2 Biloutes A Z’ailes, Marie? une cyclote de Merville et Philippe audax de Tournai. Les 3 premiers sont inscrits sur le PBP. Philippe quoique que très modeste a une réputation de baroudeur. En fouillant un peu sur le net, j’apprends qu’il est multiple dodécaudax, qu’il a accompli 2 tours de France, un Lhassa-Katmandou…. Je suis donc bien entouré.
Fourcamont, Manu se souvient qu’il y a un café sur la place. Nous décidons de nous y arrêter mais hélas à cette heure c’est fermé. Tant pis, nous nous rabattons sur la boulangerie voisine et on se réchauffe au soleil sur un banc de la place en dégustant une patisserie. On se remet en route et on recroise les morphales de Drocourt qui sont en train de dévaliser la boulangerie près de la route.
On finit par se tirer la bourre dans la côte dans la forêt après Grandcourt puis c’est une longue descente jusqu’à Gamache. On arrive au café contrôle juste avant une nouvelle averse, on a eu de la chance.
Plus que 150 bornes à faire, plus de contrôle mais on décide quand même de s’arrêter à Abbevilles après on n’est plus sûr de trouver un café ouvert.
On sait qu’à partir de maintenant on devrait se prendre le vent de face jusqu’au bout en plus d’un généreux vallonnement. Mais on est loin des 50 km/h prévu et c’est tant mieux.
On rejoint rapidement Abbevilles, et on fait une petite halte dans un café près de la place. Ceux qui ont en ras le bol du sucré en profite pour faire leurs emplettes dans un petit fast-food. On fixe les éclairages amovibles sur le vélo et les frontales sur le casque et on repart. La batterie du GPS de Marie a rendu l’âme, Eric branche son powerbank sur le sien. Il fait encore jour. On arrive à Auxy le chateau à la tombée de la nuit.
Emmanuel doit s’arrêter, il est plié en deux par des douleurs abdominales (intoxication, coup de froid…). Il pense que ça va passer mais ça ne s’arrange pas, il commence à grelotter. Nous lui conseillons de téléphoner à son épouse (il nous faudrait au moins 4h pour rejoindre Orchies avant de pouvoir le récupérer en voiture) et de l’attendre dans le café encore ouvert. Je comprends la frustation de Manu contraint d’abandonner alors que le plus dur était fait. Sa gène aussi de retarder ses copains et d’inquiéter sa femme. Il décide de s’installer dans le DAB d’une banque pour ne pas déranger la clientèle du café avec ses problèmes.
Nous sortons tous feux allumés par la côte à la sortie d’Auxy. Nous ne sommes plus que 4.
On retrouve Johan et les gars de Boeschepe qui se sont réfugié dans un abris-bus pour se restaurer. Nous continuons pour trouver un endroit moins exposé au vent et prenons de nouvelles de Manu.
Nous poursuivons notre chemin en croisant des rapaces nocturnes, des lièvres et effrayons quelques perdrix. Notre ami belge fait un peu l’elastique, il doit avoir un coup de moins bien. Je me retourne et je ne vois plus sa lampe de vélo. On s’arrête quelques minutes, mais il n’arrive pas. On fait demi tour et on le retrouve 1 km plus loin sur le bord de la route. Victime d’une fringale, il a dû s’arrêter pour manger un peu.
On aborde le nord d’Arras, il caille mais il ne pleut pas et la lampe de Marie s’arrête de fonctionner. On est obligé d’adopter une formation plus serrée.
On arrive bien tard (ou tôt c’est selon) au local à Orchies. 8 participants seulement en ont terminé avant nous. Trois de ces cyclos sont encore au local à discuter. Les premiers ont rejoint Orchies il y a « belle burette »
Christian, son épouse et Bernard sont de permanence au local jusqu’à 9h pour accueillir les derniers rescapés. Il nous propose soupe à l’oignon, sandwishes et boisson. Christian s’inquiète car un des participants du 200 n’a toujours pas rejoint le local et il n’a pas pu le joindre au téléphone.
On se quitte et je rejoins ma voiture. Il pleut à nouveau. En quittant, Orchies, je croise le groupe de Johan qui en termine. J’arrive à Baisieux, nettoie mon vélo et prend une douche.
Il est 4h…